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Les AZA késako?!

De l’Organisation dans le jeu éditeur

-préambule-

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Tout ce qu’on ne dépasse pas pourrit; tout ce qui pourrit incite au dépassement.

Au stade actuel, une station un peu prolongée dans la position du lecteur couché sur les pages de X, Y, ou Z par exemple, ne me laisse pas exactement une irrépressible envie de les associer entièrement aux « Apodicticiens », de leur « donner les clés de la maison »; mais rien ne nous interdit non plus expressément de relayer quelques textes de certainEs avec lesquelLEs nous avons des « échanges ponctuels, voire cordiaux ».

Lesdites personnes pourraient cependant exprimer parfois leur désir de nous rejoindre, de participer à l’aventure AZA/N.IPour cela ils devraient tout d’abord ne pas perdre de vue une première exigence de base qui est celle de réunir pour soi et sa propre vie quotidienne les conditions du dépassement de tout ce qui fait de nos relations – des relations encore par trop limitées, un peu distantes, périphériques, comme extérieures – tant que leurs analyses tiendront délibérément à l’écart les perspectives de la transformation radicale du monde, admettant ainsi, sans trop d’efforts, qu’elles pourraient malgré tout « se maintenir » durablement en l’état, exemptes de toute transformation ou progression qualitative de son propre regard sur le monde –(et du nôtre y compris)qui se trouve être à le subvertir au même titre que tous les autres.

A moins, il ne saurait alors être question de concevoir les rapports en présence comme pouvant perdurer/se maintenir sur les bases d’un « statut quo » qui saurait faire « bon ménage » avec l’insatisfaction, s’en accommoder, voire s’y complaire.

(Mais ça, ce n’est là qu’un avis, pas une « condamnation »). Je veux dire par là qu’il n’est pas exclu de relayer certains textes de X, Y ou Z, pas plus qu’il ne s’agisse d’une fin de non-recevoir, de refuser des rencontres in vivo, bien au contraire, ni non plus de leur fermer la porte au nez ad vitam aeternam.

Savoir lire est un moment ne se séparant pas de savoir vivre, écrire, jouir, batailler et transgresser,

Pour ma part, je suggère à certainEs de celles et ceux, soucieuses de nous retrouver, de nous lire un peu « mieux » (Il est arrivé de nous voir défendre certains de nos écrits avec des gens qui n’y avaient rien pigé et s’étaient mis en tête de nous faire dire des trucs qui n’étaient pas…Ce qui est cocasse mais ennuyeux à la longue!) puis éventuellement, si elles venaient à trouver qu’il y avait quelque chose de commun dans nos démarches respectives et sur des sujets précis, de nous proposer quelques textes de leur cru, ou de « piller » comme bon leur semblerait nos pages pourvu qu’ils ou elles aient l’élégance et l’amabilité de citer leurs sources.

Nous ne le répéterons jamais assez: il n’y a pas de « copygrâve » ou de « propriété intellectuelle » qui tienne à nos yeux. Ce qui fait tout de même une jolie nuance.

Pour rejoindre « le club très fermé »(héhéhéhéhé) « des auteurEs » des AZA ou de nosotros.incontrolados, (disons pour faire court et précis:des « Apodicticiens« ) un minimum de réflexions communes, d’analyses, de décisions, de choix théoriques et pratiques sont en effet préalablement requis.

Il s’agit seulement de ne pas donner automatiquement les clés de la maison à tout le monde, ou encore à qui en ferait la demande sous prétexte que nous serions « sympathiques ».

Être « sympathiques » est une très belle chose en soi, mais nous voudrions aussi pouvoir faire montre de quelques autres ambitions bien au-delà de ces seules considérations « affectivistes » dont les paradigmes constituent, seuls et nus, une sorte d’apologie du « caractère », d’apparences, d’immédiatisme excluant du champ de la réflexion ce qui détermine en principal les accointances que nous pourrions avoir ou non avec certaines personnes.

Nous pouvons estimer que les « accointances » s’apparentent d’avantage à « la construction des rencontres et des situations » qu’à des « empathies fortuites » plus ou moins fugaces et fugitives, dépourvues de toute forme de compréhension déterminée, d’où toutes démarches relevant des champs de la conscience en seraient fatalement exclues.

Il s’agirait alors d’une sorte « d’escroquerie intellectuelle »
commode mais inadmissible en tant que principe ou postulat.

À la rigueur, le terme « Sympathiques » compris dans le sens où l’employait le jeune Tristan Tzara qui, un certain jour de 1920, juché sur une table au Cabaret Voltaire proclamait la naissance du mouvement « DADA », pourrait nous être lointainement dévolu; mais en réalité, puisque nous entendons être bien pires encore, on verra que ce terme ou cette attitude « positive » ne nous ressemblera que très imparfaitement.

Certes n’importe qui (?) peut nous poster des textes; c’est à nous alors de décider de les publier ou non.(Je propose de mon côté, y compris en cas de désaccord, de publier dans tous les cas chaque « premier » texte, quitte à ajouter notre réponse marquant la profondeur du désaccord éventuel…Il est rare, après une critique bien ajustée, de recevoir un second texte de la même personne si celle-ci se voit bien mouchée. Donc: pas de censure a priori. Nous nous réserverions ensuite de continuer ou non à relayer tels ou tels textes et aussi de rompre, le cas échéant, tout lien avec tel ou tel auteur…)

(On peut observer par exemple que le terme « Droit » n’aura pas été utilisé délibérément dans cette dernière phrase. Ce qui démontre assez comment il est possible de se passer d’un langage « attrape-mouches » dont le vocabulaire est presque entièrement « confectionné » autour de notions truquées et truffées d’invraisemblances diverses pourtant assénées sempiternellement comme des évidences là où il n’en est que de simples poncifs qui accumulés, prétendent donner du sens à quelque chose qui n’en a pas).

Il ne serait pas excessivement difficile – tout au plus un peu long et fastidieux – de réunir pour l’exemple un ensemble de vocables et de locutions dont les définitions auront subi tellement de distorsions, de manipulations, d’extirpations, d’amputations, de chosifications, d’éviscérations et de réifications que nulLE ne peut plus affirmer avec exactitude quel en est le sens précis..

((Il s’agit pourtant de mots ordinaires et de locutions usuelles qu’on ne peut plus employer sans aussitôt éprouver une certaine défiance, comme instinctive, et de nous voir alors devoir apporter des « éclaircissements » sur le « comment » et le « pourquoi » nous employons ce mot-ci dans cette circonstance-là et ce que nous entendons démontrer en le faisant…))

Dure tâche donc que celle des apodicticiens/nes dont le champ d’action et d’intervention s’appuie pour partie sur celui de la « démonstration » et du langage contre ce monde où les falsificateurs prospèrent.

La critique du langage est aussi un moment incontournable de la contestation radicale de ce monde qui n’a pas manqué de « coloniser » toutes les sphères de la pensée et de l’expression des individus en les obligeant ainsi à tenir des propos devenus incompréhensibles et contradictoires, comme définitivement vidés de leur sens le plus élémentaire.

En rendant impossible toute communication et communisation entre les gens, « les spécialistes de la domestication sociale avancée » -comme dans « Le meilleurs des Mondes » de A.Huxkley, ou « La ferme des animaux » et « 1984 » de G.Orwell– ont consolidé les formes et les parois de ces caveaux invisibles, comme à « l’air libre », caveaux qui sont autant de gigantesques fosses communes où s’abîment progressivement chaque bribe de conscience,chaque révolte, ces caveaux dans lesquels nous nous débattons sans vraiment nous « exprimer » ne serait-ce que par un « S.O.S » intelligible par tous, nous y compris, comme si nous étions sur le point même de ne plus jamais nous « comprendre » sur RIEN, à moins de rejoindre la cohorte des résignés à ne plus jamais produire autre chose que des « bla-bla-bla » insignifiants témoignant de notre résignation à tout ce qui est!

Il importe par voie de conséquence que nous tentions de définir au plus près ce que nous entreprenons sur les chemins de la critique, et nous l’entreprenons comme une forme d’expression du refus claire et décisive, afin de contribuer à donner à « l’insurrection qui vient » les premières armes de la réappropriation du langage à ce point désagrégé qu’il est maintenant réduit à l’état de « bruit ».

Steph.